L'Ethiopie; un îlot de Chrétienté au cœur de l’Afrique

Ce pays connu comme le berceau de l’humanité pourrait tout aussi bien prendre le titre de berceau de la chrétienté. C’est la deuxième région au monde qui fut christianisée et qui a su préserver une forme originale de christianisme. Le christianisme en Ethiopie subit peu d’influences ou réformes extérieures susceptibles d’amener perturbations ou autres, malgré les conflits internes que subit le pays.

Le Christianisme Ethiopien, une religion liée à l’histoire d’un pays.

L’Eglise éthiopienne orthodoxe, aujourd’hui autocéphale, tout au long de son histoire à su développer une spiritualité, une théologie et des usages liturgiques qui lui sont propres. Issu à la fois de traditions arabo-chrétiennes et judaïques venant d’Egypte et de Syrie, son particularisme se renforce du fait que le pays fut préservé des influences byzantines ou islamiques. Il en résulte un symbole fort d’unité, de stabilité et d’indépendance.

L’église orthodoxe d’Éthiopie.
Il existe quelques différences entre l’Eglise éthiopienne et les autres Eglises orientales. Aux côté de l’abouna, les évêques tiennent un rôle relativement mineur, en comparaison avec les moines et les ermites qui, pour certains, sont encore considérés comme des guérisseurs miraculeux dont l’importance ne faiblit pas.

Calendriers, fêtes et rites.
Jusqu'à nos jours, l’Eglise éthiopienne continue à utiliser l’ancien calendrier copte qui s’appuie sur le calendrier alexandrin. Ce calendrier débute en 284 (année de l’avènement de Dioclétien, sous l’ère des Martyrs) et se fonde sur des années de 365 jours. Ces années comportent 12 mois de 30 jours, complétés d’un mois supplémentaire de 5 jours qui passe à 6 jours lors des années bissextiles, ce qui fait des années à 13 mois. Un nouveau cycle commence tous les 4 ans, chacune des années est baptisée du nom d’un évangéliste.

L’héritage du Judaïsme.
Le maintien de la circoncision et la célébration du sabbat la veille du dimanche chrétien témoignent de l’héritage juif d’Ethiopie, de même que l’interdiction pour les femmes d’entrer dans une église pendant leurs menstruations.

L’église éthiopienne aujourd’hui.
Aujourd’hui, le principal problème de l’Eglise éthiopienne est double. D’une part elle n’a pas connu de mouvement de réforme depuis le moyen Âge comparable à ceux de l’Eglise catholique ; d’autre part l’Eglise ne délivre pas de formation scientifique aux prêtres et ne joue pas de rôle particulier dans la société.

La peinture religieuse dans le royaume d’Ethiopie.

L’histoire de la peinture éthiopienne est aujourd’hui en plein renouvellement.
Après la chute du gouvernement militaro-marxiste en 1991, les recherches et le corpus des œuvres à étudier n’a cessé d’augmenter. Toutefois, les documents qui permettent de retrouver les traces de cette production artistique sont rares. C’est en travaillant sur les processus de commande, sur les processus de formation et de transformation des images qu’on arrive à dater ces peintures et les replacer dans le contexte dans lequel elles ont vu le jour.

Les Eglises modelées par la liturgie.
L’histoire de l’Ethiopie fut particulièrement féconde dans le domaine de l’architecture religieuse, elle fût plus particulièrement marquée durant la période de la dynastie Zagouée entre 1137 et 1270. De prestigieux exemples d’églises et de monastères, bâtis ou rupestres, sont édifiés dans tout le pays Amhara. Le plus remarquable qui ne cesse d’émerveiller par son audace et la force qu’il dégage est le complexe monolithe de Lalibela creusé à l’intérieur de la montagne. Confronter l’étude de leur disposition interne à celle des rites liturgiques permet de les situer plus précisément dans le temps et d’envisager des filiations autrement peu perceptibles.

L’Ethiopien Chrétien, sa vie et son cycle de vie.
Isolée au cœur de l’Afrique, l’Eglise d’Ethiopie, non calédonienne et monophysite demeura à l’écart des luttes théologiques des cinq premiers siècles du christianisme. Cette église se nomme « Eglise orthodoxe unifiée de l’Ethiopie » (Tewahedo ).

Depuis le début du 4° siècle, l’Eglise d’Ethiopie a été considérée comme un diocèse d’Alexandrie et dirigée par un seul évêque appelé « Aboune ».

Comme dans les autres églises sa pensée théologique repose sur la bible. Ces bibles son écrite et lues en « guèze » (le livre La foi des Pères « Haymanota Abbaw » réunit des textes de dizaines de Pères Grecs, Coptes ou Syriaques).

Le catéchisme officiel de l’Eglise éthiopienne est « les cinq colonnes du mystère ». Ce livre nous parle de création de l’univers, des animaux et de l’homme. L’homme reçut le pouvoir sur les créatures, excepté cinq : la lumière, les ténèbres, l’espace cosmique, les sept cieux et les anges.

Les grands moments de la vie d’un Ethiopien chrétien, de sa naissance à sa mort est ponctuée d’évènements à forte empreinte religieuse et culturelle. Ces évènements constituent les d’étapes qui les mènent vers l’accomplissement de soi. C’est surtout par rapport à la société et dans la vie quotidienne que les hommes et les femmes se situent en usant de leurs droits et s’acquittant de leurs devoirs respectifs.
La naissance ;

Circoncision des garçons, excision des filles ;
Le Baptême ;
Le temps de l’enfance ;
L’éducation scolaire ;
Le mariage
La vie en communauté
Le décès et l’inhumation.