Axum

GPS: 14°7'46,53"N   /   38°42'51,15"E

Axoum ou Aksoum est une ville d’Éthiopie, dans la province septentrionale du Tigré. Elle compte 30 000 habitants. C'est la capitale religieuse de l’Église éthiopienne orthodoxe. Le site archéologique d'Axoum a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1980.

Axoum fut la capitale du royaume du même nom. Fondé à Ier siècle comme simple principauté, celui-ci connaît une croissance rapide et s'étend jusqu'au plateau du Tigré et la vallée du Nil, annexant les petits royaumes voisins. Il atteint son apogée au Ve siècle, il est alors une grande puissance commerciale, et le premier État africain à battre monnaie. Il lance même des expéditions de l'autre côté de la mer Rouge, comme en 571 contre La Mecque.

Depuis le IIIe siècle et le roi Ezana, le royaume est chrétien, et le premier évêché éthiopien est fondé en 340 par saint Frumence.

Le royaume finit par disparaître au XIIe siècle, miné par l'émergence du royaume éthiopien méridional et l'influence des nomades musulmans au nord.

Les Sabéens, Minéens et Homérites arrivent des royaumes de l’« Arabie Heureuse » (Yémen) en Éthiopie entre 1 000 et 400 avant J-C.

Les institutions d’Arabie méridionale pénètrent avec les immigrants : aux époques anciennes, le pouvoir reste religieux, exercé par le moukarrib, grand-prêtre et gouverneur à la fois, comme Melchisédech, roi et prêtre de Salem dans l’Ancien Testament. Les nagashi, collecteurs du tribut, jouent le rôle de prince pour le gouvernement de certaines régions. Le titre de roi apparaît peu à peu (malkán) et remplace (à Saba) celui de moukarrib. Le patriarcat des colons s’implante dans les familles éthiopiennes, où auparavant l’autorité appartenait aux femmes.

Les inscriptions révèlent que les colons, initialement, ont constitué des provinces rivales gouvernées par des chefs assez indépendants. Ils interviennent parfois lors de conflits au Yémen.

La toponymie de l’Éthiopie, inspirée des bourgades sabéennes, attestent la colonisation (Saba : Assab, Sahart, Haouzién, Aoua, Madara, Dahané ont leur modèle au Yémen). Des ruines des villes subsistent sur les grandes voies de communication (entre le port d’Adoulis, vers Coloë, Matara, Yéha, Aksoum, etc.).

Les colons, excellents agriculteurs, apportent l’art de l’irrigation, l’usage du métal, le cheval et le chameau. Ils s’enrichissent en jouant les intermédiaires entre les populations de l’intérieur et les négociants égyptiens, grecs et syriens qui fréquentent les ports. Guerriers, ils protègent les voies de communication.

Les Sabéens introduisent leur religion, d’origine sémitique (ils vénèrent essentiellement le Soleil, la Lune et Vénus), leur architecture (temples) et leur art, une langue écrite. Ces éléments sont assimilés progressivement par les peuples du Tigré, puis ceux de l’Amhara, qui abandonnent leurs cultes (culte des arbres et des eaux, du serpent, divers totémiques) pour adorer (à Yéha, par exemple) Sîn, dieu lunaire, Ashtar (Vénus), et Nourou (la « resplendissante »). À Yéha encore mais également près d’Azbi, le dieu lunaire est adoré sous le nom d’Almouqah, et ses deux sanctuaires portent le nom d’Aoua, comme le temple sabéen du dieu. Sur le plateau du Tigré, les divinités se différencient par leur rôle ou leur nom de celle de la patrie d’origine. À Aksoum où l’on vénérait le soleil sous le nom sabéen de Dzât-Badân, divinité féminine à laquelle semble consacré le cheval, on se met à vénérer une triade Ashtar, Behér (la Mer), Médèr (la Terre). Puis les rois adoptent pour divinité tutélaire Mahrem (guerre) et finissent par faire de Behér le dieu de la terre et de la mer à la fois. Des temples et des autels sont dédiés à ces dieux, avec leurs enceintes sacrées. On leur brûle de l’encens, leur offre des statues d’or, d’argent ou de bronze et de gigantesques trônes en de pierre taillée. Les victoires sont l’occasion de sacrifices sanglants de bestiaux et de captifs. Un culte funéraire est attesté par des temples établis sur les tombeaux dits « de Ménélik » et « de Caleb et Gabra-Masqal » et par des tables d’offrandes disposées au pied de stèles. Les tombes retrouvées sont vides d’objets et n’abritent que des squelettes pour lesquels un dernier sacrifice à été offert avant de fermer la sépulture.

D'après la tradition éthiopienne relatée dans le Kebra Nagast (Käbrä Nägäst, livre de la Gloire des Rois) - propre à la tradition canonique de l'Église orthodoxe autocéphale, l'Arche d’alliance aurait été volée par un roi d'Axoum, Ménélik Ier, fils du roi Salomon et de la légendaire Reine de Saba, puis cachée dans l' Église Sainte-Marie-de-Sion, où elle se trouverait toujours. Les rois éthiopiens ont tous, jusqu'à Ménélik II, fait célébrer leurs cérémonies de couronnement dans cette cathédrale.

Aksoum demeure aujourd'hui le cœur identitaire de l'Éthiopie moderne, particulièrement pour les Tigréens.

Les grandes stèles - obélisques - axoumites, marquent selon les archéologues l'emplacement des tombeaux des souverains de ce royaume antique. Ils figurent parmi les plus grands monolithes jamais façonnés par l'homme. Le plus grand d'entre eux mesurait 35 mètres de haut.

De nombreux tombeaux ont été fouillés, certains ont été pillés, d’autres épargnés. Les richesses de ces derniers se trouvent aux musées archéologiques d’Axoum et d’Addis-Abéba.
L'un des obélisques d'Aksoum avait été ramené en 1937 en Italie lors de l'invasion de l'Éthiopie par les armées de Mussolini et érigé non loin du Cirque Maxime à Rome, devant le bâtiment qui abritait le ministère de l'Afrique italienne jusqu'en 1945 et qui fut muté en 1951 en siège de la FAO. En 1947, l'Italie s'est engagée à le restituer. Cette restitution n'eut finalement lieu qu'en 2005. Transporté en trois morceaux, le monolithe démembré a retrouvé l'emplacement qu'il occupait à Axoum depuis le Ive siècle en septembre 2008.

Lors de la préparation de l'aire d'accueil, d'importantes découvertes archéologiques ont été faites. Selon les experts, il s’agit d’une nécropole royale de différentes dynasties préchrétiennes, qui se prolonge bien au-delà des limites actuelles de la zone archéologique. Des fouilles archéologiques pourraient aboutir à la mise à jour de richesses d’un intérêt historique majeur.