Dorze
GPS: 6°16'35,84"N / 37°32'27,42"E
A l’ouest du lac Abaya, sur les versants du mont Gugé, réside la
tribu des Dorzé, de langue omotique. Ces anciens guerriers sont
reconvertis dans l’agriculture et le tissage.
Les bosquets d’ensète, le sorgho et le maïs poussent dans un climat
humide et frais. La brume dévoile une architecture unique : une
maison ogivale, qui peut atteindre 10 m de haut. La charpente de
bambou, tapissée de feuilles de faux bananier, forme un dôme allongé
nanti d’une protubérance constituant le porche d’entrée d’une haute
salle sombre. Le foyer est creusé dans le sol et quelques partitions
de bambou, noircies par la fumée, délimitent les espaces intérieurs.
De nombreux ustensiles et calebasses sont accrochés aux parois, les
meules pour écraser le kotcho se partagent le sol avec de petits
tabourets à trois pieds.
Lorsque la base d’une habitation est endommagée par l’humidité ou les termites, la population s’assemble pour découper la partie détériorée, puis déplace la structure saine vers un emplacement approprié à l’aide de perches de bambou. Tout en se rétrécissant à chaque déménagement la durée de vie d’une maison est d’environ 40 ans, sa construction communautaire, demande une quinzaine de jours mais la quête des matériaux nécessite plus de deux années. Ce mode d’habitat se raréfie petit à petit, (seul une partie du village traditionnel est sauvegardé), au profit de structures rectangulaires couvertes dont le toits est en tôle ondulée.
Les calebasses utilitaires sont très joliment gravées de frises géométriques, les poteries sont solides et de formes agréables. Les Dorzé excellent dans le tissage et la finesse de leurs étoffes de coton fin est réputée dans toute l’Ethiopie. Seuls les hommes tissent et les métiers sont fichés au niveau du sol, l’artisan se glissant dans une cavité creusée dans la terre collante.