Gondar

GPS: 12°36'21,40"N   /   37°27'56,02"E

Gondar, ville du nord-est de l’Éthiopie, ancienne capitale d’un royaume éthiopien du XVIe au XIXe siècle.

Située au nord du lac Tana, à une altitude de 2 121 m, Gondar est aujourd’hui un marché agricole où s’échangent des oléagineux, des céréales, du café, du coton et des produits de l’élevage de la région de Begemder, dont la ville est le chef-lieu. Gondar se trouve également au centre d’un réseau routier et possède un aéroport la reliant à Addis-Abeba.
Cette relative ouverture est récente. Au début du XVIIe siècle, Gondar a été choisie comme nouvelle capitale par le souverain de l’Éthiopie chrétienne, en raison de son isolement. Protégée par des massifs culminant à plus de 4 000 m, Simien (ou Ras Dashan) au nord, Debra Tabor au sud-est, Gondar est alors imprenable depuis la mer Rouge, contrôlée par les musulmans.

L’établissement de la cour à Gondar marque le redressement d’un royaume menacé par l’islam et l’expansion des Galla au sud, mais aussi par la pénétration des missionnaires catholiques. La période connue sous le nom de royaume de Gondar est féconde tant sur le plan littéraire qu’architectural. Fasilidas, négus (souverain) de 1632 à 1667, crée la cité impériale, à l’architecture marquée par les influences portugaises, yéménites et indiennes. Une vaste enceinte percée de multiples portes abrite un ensemble de palais, de pavillons et d’églises, développé par ses successeurs. Le château de Johannès Ier, au pouvoir de 1667 à 1682, témoigne encore du faste du royaume. À cet ensemble se sont ajoutées au cours des siècles d’autres églises, dont l’abbatiale de Debra-Berhan et l’abbaye fortifiée de Cousquam.

Gondar, cependant, est livrée aux intrigues de cour à partir de 1755. Elle ne domine plus guère que les provinces voisines du Begemder, du Godjam et de Dambeya et, à la fin du XVIIIe siècle, les Galla en sont les maîtres. La réunification de l’empire éthiopien, menée par Théodoros II, né près du lac Tana, dans la région de Gondar, sous le nom de Kassa, scelle le déclin de la cité. Proclamé négus en 1855, Théodoros II décide, en 1868, d’établir sa nouvelle capitale à Magdala. Il y emporte les trésors et les manuscrits de Gondar, non sans avoir partiellement incendié la ville, devenue impie à ses yeux. En 1889, celle-ci est à nouveau dévastée par les troupes mahdistes venues du Soudan.

Après l’invasion des troupes de Mussolini en 1935, Gondar devient le chef-lieu de la région administrative de l’Amhara, dans l’Afrique-Orientale italienne. Elle est occupée par les Britanniques en novembre 1941.

Au nord-est de Gondar se trouve le massif du Simien, foyer des Falacha, juifs noirs d’Éthiopie, à qui l’entrée dans la capitale était autrefois interdite.